Exonération des Plus-Values Professionnelles pour les TPE : Guide Complet
- Jacques Zhan
- 25 juin
- 5 min de lecture

Les dirigeants de très petites entreprises (TPE) peuvent bénéficier d'avantages fiscaux significatifs lors de la cession d'éléments de leur actif professionnel. Ce document présente en détail le dispositif d'exonération des plus-values prévu par l'article 151 septies du Code général des impôts, ses conditions d'application, les seuils à respecter selon la nature de l'activité, ainsi que les méthodes de calcul pour les exonérations partielles. Vous y trouverez également des exemples concrets, des informations sur les obligations déclaratives et les possibilités de cumul avec d'autres régimes d'exonération.
Conditions d'Éligibilité à l'Exonération
Le dispositif d'exonération des plus-values professionnelles est accessible aux très petites entreprises sous réserve de respecter plusieurs critères cumulatifs. Ces conditions, définies par l'article 151 septies du Code général des impôts, visent à cibler les petites structures et à encourager la pérennité des activités économiques.
Nature de l'activité Durée d'exercice
L'entreprise doit exercer une activité à titre professionnel relevant de l'un des secteurs suivants : commercial, industriel, artisanal, libéral ou agricole. Les activités occasionnelles ou accessoires ne sont pas éligibles au dispositif d'exonération.
L'activité doit avoir été exercée pendant une période minimale de 5 ans à la date de réalisation de la plus-value. Cette condition vise à écarter les opérations spéculatives et à valoriser l'engagement durable dans l'activité professionnelle.
Respect des seuils de recettes
Les recettes annuelles hors taxes de l'entreprise, calculées en moyenne sur les deux exercices clos précédant la cession, doivent respecter certains plafonds qui varient selon la nature de l'activité exercée. Ces seuils déterminent si l'entreprise peut prétendre à une exonération totale ou partielle. |
Il est important de noter que toutes ces conditions doivent être remplies simultanément pour pouvoir bénéficier du régime d'exonération. Le non-respect d'une seule condition entraîne l'impossibilité d'appliquer le dispositif, même si les autres critères sont satisfaits. Par ailleurs, la qualification de l'activité et le calcul précis des recettes peuvent s'avérer complexes dans certaines situations, notamment en cas d'activités mixtes ou de restructuration récente de l'entreprise.
Les contribuables souhaitant bénéficier de ce dispositif doivent être vigilants quant à la constitution d'un dossier solide justifiant le respect de l'ensemble des conditions, particulièrement en ce qui concerne la durée d'exercice et le calcul des recettes moyennes sur la période de référence.
Seuils d'Exonération par Type d'Activité
L'un des critères déterminants pour l'application de l'exonération des plus-values professionnelles concerne les seuils de recettes à respecter. Ces seuils varient considérablement selon la nature de l'activité exercée, le législateur ayant souhaité adapter le dispositif aux réalités économiques de chaque secteur.
Type d'activité | Exonération totale | Exonération partielle | Aucune exonération |
Vente de marchandises, hôtellerie, restauration | ≤ 250 000 € | Entre 250 000 € et 350 000 € | > 350 000 € |
Prestations de services et professions libérales | ≤ 90 000 € | Entre 90 000 € et 126 000 € | > 126 000 € |
Activités agricoles | ≤ 350 000 € | Entre 350 000 € et 450 000 € | > 450 000 € |
Activités agricoles avec cession à un jeune agriculteur | ≤ 450 000 € | Entre 450 000 € et 550 000 € | > 550 000 € |
Ces seuils s'apprécient en fonction des recettes hors taxes calculées en moyenne sur les deux exercices clos précédant l'année de réalisation de la plus-value. Pour les entreprises soumises à l'impôt sur le revenu, il s'agit des recettes déclarées au titre des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), des bénéfices non commerciaux (BNC) ou des bénéfices agricoles (BA).
Dans le cas des activités mixtes, c'est-à-dire lorsqu'une même entreprise exerce simultanément des activités relevant de catégories différentes (par exemple, vente de marchandises et prestations de services), il convient d'appliquer les règles suivantes :
Si l'activité principale relève des ventes, le seuil de 250 000 € s'applique à l'ensemble des recettes.
Si l'activité principale relève des prestations de services, le seuil de 90 000 € s'applique à l'ensemble des recettes.
En cas de doute sur l'activité principale, il est recommandé de se référer à la répartition du chiffre d'affaires ou à la classification de l'activité selon le code APE.
Pour les entreprises nouvelles ou celles dont l'exercice est inférieur à douze mois, les recettes sont annualisées pour déterminer si les seuils sont respectés. Cette approche permet d'éviter de pénaliser les entreprises en phase de démarrage ou celles ayant modifié leur date de clôture.
Déclaration Fiscale et Obligations Administratives
Bien que le dispositif prévu par l'article 151 septies du CGI permette une exonération totale ou partielle des plus-values professionnelles, il n'exonère pas les contribuables de leurs obligations déclaratives. Une procédure spécifique doit être suivie pour bénéficier de cet avantage fiscal tout en respectant la réglementation en vigueur.
Mention dans la liasse fiscale
Les plus-values exonérées ou partiellement exonérées doivent obligatoirement être mentionnées dans la liasse fiscale de l'entreprise. Pour les entreprises individuelles et les sociétés de personnes, cette information doit figurer dans le tableau des plus-values et moins-values de l'exercice.
État de suivi des plus-values
Un état détaillé des plus-values exonérées doit être joint à la déclaration de résultats. Cet état doit préciser la nature des biens cédés, leur date d'acquisition, leur prix d'acquisition, leur valeur nette comptable, leur prix de cession, le montant de la plus-value réalisée, et le montant de la plus-value exonérée avec le fondement juridique de l'exonération (article 151 septies du CGI).
Déclaration complémentaire
Les contribuables relevant de l'impôt sur le revenu doivent également reporter les plus-values exonérées sur la déclaration complémentaire des revenus n° 2042 C PRO, dans les cases prévues à cet effet. Cette étape est cruciale pour assurer la cohérence entre les différentes déclarations fiscales et éviter tout risque de rectification ultérieure.
Conservation des justificatifs
L'ensemble des pièces justificatives relatives au calcul des recettes et à la détermination du taux d'exonération doit être conservé pendant au moins six ans, durée correspondant au délai de prescription en matière fiscale. Ces documents pourront être demandés en cas de contrôle fiscal.
Le non-respect de ces obligations déclaratives peut entraîner la remise en cause de l'exonération, même si toutes les conditions de fond sont par ailleurs remplies. Il est donc vivement recommandé de faire appel à un expert-comptable pour s'assurer de la conformité des déclarations et maximiser la sécurité juridique du dispositif d'exonération.
Conseils Pratiques et Ressources Complémentaires
Pour maximiser les chances de bénéficier pleinement du dispositif d'exonération des plus-values professionnelles, voici quelques recommandations pratiques et des ressources utiles pour approfondir le sujet.

Ressources et références utiles
Pour approfondir vos connaissances sur le dispositif d'exonération des plus-values professionnelles et rester informé des évolutions législatives, vous pouvez consulter les ressources suivantes :
Bpifrance Création – Informations détaillées sur l'exonération des plus-values professionnelles des TPE en fonction des recettes, accessibles via leur encyclopédie en ligne
Impots.gouv.fr – Section dédiée aux exonérations des plus-values professionnelles, avec des fiches pratiques et des exemples concrets
Bulletin Officiel des Finances Publiques (BOFIP) – Documentation administrative officielle commentant l'article 151 septies du CGI
Ordre des Experts-Comptables – Publications et guides pratiques sur la fiscalité des TPE
En conclusion, le dispositif d'exonération des plus-values professionnelles pour les TPE constitue un avantage fiscal significatif qui mérite une attention particulière. Une connaissance approfondie des conditions d'éligibilité, des seuils applicables et des méthodes de calcul vous permettra de maximiser les bénéfices de ce régime lors de la cession de vos actifs professionnels. N'hésitez pas à solliciter un accompagnement professionnel pour sécuriser l'application de ce dispositif et l'intégrer dans une stratégie fiscale globale adaptée à votre situation.
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